Les relations de Byzance et Venise au XIème siècle |
Église de la Réforme : conséquences pour la traite négrièreDès le 10 décembre 1520 à Wittemberg où la bulle papale fût brûlée par la main du frère Martin, le protestantisme prit corps, et quelque chose de plus avait entamé l’autorité déjà vacillante du pape.Avec l’établissement du calvinisme dans les pays nordiques (Danemark, Suède), du luthérianisme en Prusse avec Luther et de l’anglicanisme en Angleterre où « l’Acte de Suprématie » fit du roi le vrai « pape » de l’Église anglaise, le pape avait en effet perdu une partie de son aire de rayonnement, moral et spirituel. Le monde occidental chrétien avait éclaté. La guerre sans merci déclenchée entre les partisans du pape et les antipapistes, considérés comme des hérétiques indésirables et dangereux pour la chrétienté, va se manifester dans les rapports avec le Nouveau Monde dont le moteur économique est le commerce négrier. Au XVIe siècle, ce sont encore les pays catholiques (Portugal et Espagne) qui dominent la traite. Il leur sera de plus en plus interdit de faire des contrats avec des commerçants et des navigateurs protestants pour ne pas exposer les esclavagistes et les esclaves à la contagion de l’hérésie. De leur côté, les ressortissants des pays passés à la Réforme comme le Danemark, la Suède, la Hollande et surtout l’Angleterre n’avaient plus aucune raison de prêter attention aux injonctions des souverains pontifes. Leur préoccupation majeure était de se tailler une place dans un commerce qui prenait une place de plus en plus prépondérante dans le circuit commercial européen. La mise en garde contre tout commerce avec les hérétiques répondait, sans nul doute, à un souci d’orthodoxie et d’ostracisme imposé aux catholiques par les autorités religieuses depuis le concile de Trente et qui dura jusqu’à une époque récente. Cela avait aussi l’avantage d’assurer aux pays catholiques un monopole qui leur échappait du fait de l’affaiblissement de leur puissance maritime. Car le commerce de l’or, des esclaves et du sucre avait suscité des convoitises dans presque toutes les nations qui attaquaient les navires portugais.. On ne saurait oublier que les guerres auxquelles firent face les puissances ibériques opposées aux puissances européennes du Nord avaient trois buts principaux : - supplanter le Portugal dans son commerce avec l’Orient ; - se rendre maître des plantations de sucre du Brésil ; - et, par voie de conséquence, s’approprier les sources de main-d’oeuvre africaines. A partir de la deuxième moitié du XVIe siècle, les problèmes de la traite se présentèrent avec les conséquences des guerres de religion, qui sévissaient entre les États européens, c’est-à-dire sous un jour nouveau. Car l’adhésion aux doctrines de la Réforme des États où la traite se faisait avec le plus d’intensité, l’Angleterre et la Hollande, fit naître un souci de plus. Il fallait éviter que, par ce canal, les erreurs hérétiques viennent infester les colonies ; il fallait une police sanitaire pour les croyances comme pour les maladies. Il y eut même là un cas de conscience, car les canonistes déclaraient nettement qu’on ne pouvait ni vendre des nègres aux hérétiques, ni en acheter d’eux. |
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